Mon Chéri : le chocolat qui divise les Français à Noël
Chaque année à Noël, certains sujets restent tabous autour de la table familiale. Parmi eux, une friandise fait particulièrement débat : les Mon Chéri de Ferrero. Entre amour et détestation, ce chocolat à la cerise et à la liqueur ne laisse personne indifférent.
Un succès commercial indéniable
Malgré les controverses, les chiffres parlent d'eux-mêmes. Le groupe Ferrero vend chaque année 1,7 million de boîtes de 30 chocolats Mon Chéri pendant la période de Noël en France. Les fêtes de fin d'année représentent 70% du chiffre d'affaires annuel de la marque, soit 2,5 millions de boîtes vendues au total.
"Cette période est le pilier de notre business", confirme Valentina Gallu, responsable marketing chez Ferrero. La boîte classique de Mon Chéri constitue même la troisième référence de pralines la plus vendue à Noël, derrière les Ferrero Rocher mais devant les Lindor de Lindt.
Une clientèle fidèle et multigénérationnelle
Contrairement aux idées reçues, les Mon Chéri ne séduisent pas uniquement les personnes âgées. Nathan, 33 ans, assume pleinement sa passion : "Je suis le seul à les manger au bureau. Ça reste une friandise industrielle, mais les trois ingrédients ensemble, c'est le miracle de la recette."
Pour Benoît, 41 ans, l'appréciation est venue avec l'âge : "J'ai probablement commencé à aimer passé la trentaine. Ce qui me plaît, c'est la cerise moelleuse contrebalancée par l'amertume du chocolat."
Du côté des consommateurs plus âgés, Éliane, 63 ans, y trouve un goût de nostalgie et d'enfance. Jean-Luc, 71 ans de Marseille, reste fidèle depuis sa première boîte achetée de son propre chef.
Une stratégie marketing adaptée
Lancé en France en 1960 comme premier produit Ferrero, le Mon Chéri était initialement destiné aux femmes pour "offrir un moment de plaisir gourmand dans la vie de tous les jours". Aujourd'hui, la marque mise sur sa clientèle fidèle : les consommateurs de 50 ans et plus représentent 20% des acheteurs mais pèsent 50% du chiffre d'affaires.
Pour renouveler son image, Ferrero diversifie ses gammes avec de nouvelles saveurs comme l'association vodka-cassis cette année. L'entreprise cherche également à séduire les nouvelles générations via les réseaux sociaux.
Un produit qui assume sa singularité
"Ce côté clivant, c'est la force du Mon Chéri : c'est un produit inédit sur le marché", souligne Valentina Gallu. Dans un secteur chocolatier très concurrentiel, cette singularité permet à la marque de maintenir sa position, même si elle doit composer avec les défis économiques et les scandales sanitaires qui ont touché le groupe en 2022.
Ainsi, qu'on les adore ou qu'on les déteste, les Mon Chéri continuent de s'imposer comme un incontournable des fêtes de fin d'année en France, preuve que la controverse peut aussi être un atout commercial.